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Allaitement

Vérités explosives : Les idées reçues sur l’allaitement enfin démasquées ! (Partie 1)

Allaitement : arrêtons le massacre !

Nombreuses sont les idées reçues persistant au sujet de l’allaitement.

Pratiquant personnellement l’allaitement prolongé ainsi que le co-allaitement, je souhaite partager mon expérience pour éclairer toutes les mamans et futures mamans.

Dans cet article, nous allons passer en revue les principales idées reçues sur l’allaitement pour démystifier les croyances tenaces qui l’entourent.

Idée reçue #1  – « Toutes les femmes peuvent allaiter »

La réalité est plus nuancée qu’il n’y paraît.

Lorsque l’on aborde la capacité d’allaiter, il est essentiel de reconnaître les nombreux facteurs entrant en compte, notamment :

  • La santé physique de la mère : par exemple, une malformation mammaire peut entraîner de sérieux troubles, voire l’impossibilité d’allaiter (même si ce dernier cas reste marginal) ; une chirurgie mammaire préalable peut avoir affecté les canaux lactifères, etc.
  • Les antécédents médicaux de la mère : des troubles hormonaux ou de thyroïde préexistants peuvent, par exemple, empêcher les hormones de jouer pleinement leur rôle et provoquer la montée de lait ; citons également le cas des maladies chroniques nécessitant un traitement médicamenteux incompatible avec l’allaitement, etc. ;
  • Le niveau de soutien social : cela paraît étonnant, mais cela joue pourtant un rôle important sur 2 plans dans la réussite de l’allaitement.
    • En premier lieu, plusieurs mères font le choix de ne pas allaiter du tout « par dépit », du fait de l’absence de soutien ou d’approbation dans leur entourage.
    • Lorsqu’elles décident d’allaiter, la pression sociale influe sur leur conditionnement psychique quant à leur allaitement : si la mère est constamment remise en question par son entourage sur des thèmes comme ses capacités à combler les besoins de son bébé, sur son choix d’allaiter son bébé… S’il n’est pas tout simplement stoppé, la mère allaitante risque de voir son allaitement perdre en qualité et en quantité. Cela est dû aux hormones entrant en jeu dans l’allaitement. 

Il est donc essentiel de ne pas tirer de conclusions hâtives et de considérer la diversité des expériences maternelles.

Idée reçue #2  – « L’allaitement est toujours facile »

« Facile, vous dites ? Dites cela à mes tétons en feu ! » s’écrieront plusieurs femmes. Entre les engorgements mammaires, les mastites, les phlyctènes, le muguet et les crevasses, l’allaitement est parfois loin du long fleuve tranquille que l’on nous vend volontiers. 

DISCLAIMER
A ce stade, vous qui hésitez à allaiter devez vous dire : « Wow ! L’allaitement a l’air compliqué et douloureux ! » Mon expérience personnelle m’a conduite à avoir expérimenté seulement 2 engorgements en plus de quatre années consécutives d’allaitement, ainsi que des phlyctènes en tout début d’allaitement (lorsque j’étais encore à la maternité). Les complications que je cite ci-dessus ne sont pas un passage obligé. Si une femme peut avoir tout « collectionné », ce n’est pas une vérité absolue.

Outre ces complications physiques, le fait d’allaiter fatigue également la mère, et cela de jour ET de nuit, car c’est le processus de fabrication du lait qui engendre la fatigue. Et lorsque l’on sait que le lait est fabriqué en plus grande quantité la nuit, il est donc parfaitement normal qu’après une « bonne nuit de sommeil », vous vous réveillez toujours fatiguée.

En particulier, les jeunes mamans sont les plus exposées à cette fatigue, et ce dans les premières semaines suivant la naissance de leur bébé, jusqu’à ce que la « vitesse de croisière » de leur allaitement ne soit installée.

Par ailleurs, pour les femmes allaitant de nuit, cela implique un sommeil fractionné et éventuellement des « virées nocturnes », mais cette fois-ci, dans la chambre du bébé s’il dort séparément, et plus dans les boîtes de nuit comme lorsque l’on avait 18 ans… ! 🤣

Or, un sommeil réparateur est vital pour l’organisme : il permet une récupération à la fois physique, intellectuelle et psychologique.

Notamment (mais sans s’y limiter), le sommeil contribue :

  • à l’élimination des toxines ;
  • à la création et à la reconstitution des cellules musculaires et nerveuses ;
  • aux mécanismes de mémorisation et de cognition ;
  • à la régulation des fonctions métaboliques (glycémie, appétit…).

En d’autres termes, les personnes ayant un sommeil de mauvaise qualité sont davantage exposées aux maladies chroniques telles que diabète et hypertension, en sus de troubles psychiques et physiques.

Mais fort heureusement, il existe de nombreuses solutions pratiques permettant d’aménager ces peines.

Je ne les développerai pas toutes ici car ce n’est pas l’objet de ce billet, mais il est par exemple possible pour la mère de s’allonger à côté de son enfant en cododo et de rester dans un état de semi-conscience proche de l’endormissement, ce qui favorise son retour au sommeil. Cette solution est d’autant plus physiologique que l’hormone de la prolactine, sécrétée fortement la nuit, aide la maman et le bébé à trouver le sommeil. Également, le papa peut s’impliquer et donner un biberon de lait maternel la nuit, que ce soit ponctuel ou de manière régulière.

Du soutien, de la bienveillance, et peut-être un peu de pommade pour mamelons en bonus, voilà ce qu’il faut ! 😉

Idée reçue #3  – « Je n’ai pas suffisamment de lait pour combler les besoins de mon bébé »

Voilà un mythe aussi vieux que le concept de « sommeil ininterrompu » chez un nouveau-né. Chaque femme a une capacité de production maximale, qui varie, bien évidemment, d’une femme à une autre. Inutile de comparer ses seins avec ceux d’autres femmes allaitantes (ou pas, d’ailleurs !) : la forme ou le volume de la poitrine n’influe en rien sur cette capacité de production.

« Mais alors, comment sais-je que la quantité de lait que je produis est suffisante pour mon bébé ? »

La réalité, soutenue par de multiples recherches, est que divers facteurs influencent la production lactée. Passons en revue certains d’entre eux.

La demande du bébé

C’est-à-dire les besoins qui lui sont propres, et qui varient également d’un bébé à l’autre : vous ne mangez certainement pas la même quantité d’aliments que votre voisine de palier, et (SCOOP) personne ne s’en préoccupe ; pour votre bébé, c’est la même chose : ses besoins ne sont pas identiques au bébé de votre meilleure amie.

Personnellement, cela m’a vraiment frappée lorsque ma grande fille avait 2 ans et demi et que nous étions à une sortie entre amis. De manière générale, elle a toujours eu un appétit de moineau et ce jour-là elle a mangé, comme à son habitude, l’équivalent de 3 cuillères à soupe piochées dans nos assiettes, quand sa copine avait, elle, avalé en intégralité sa portion d’adulte de poulet mafé. En réalité, cette différence d’appétit existe déjà à la naissance.  

Le moment de la tétée

La production de lait varie énormément selon le moment de la journée (ou de la nuit d’ailleurs !).

Pour une majorité de femmes, elles constateront qu’elles ont plus de lait le matin, alors que dans mon cas, j’ai remarqué que j’ai plus de lait dans l’après-midi. Les expériences sont variables d’une femme à une autre. Il n’y a donc rien d’inquiétant si vous avez parfois le sentiment que vous avez moins de lait, cela n’est pas nécessairement vrai.

Et cela n’est rien, comparé à la nuit, où les hormones travaillent double pour produire un maximum. L’allaitement nocturne est prévu génétiquement : c’est à ce moment-là que nos aïeules étaient les plus « sécurisées », leur partenaire étant présent pour les défendre d’attaques extérieures.

La fréquence de la tétée

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le fait d’espacer les tétées n’augmente pas la production de lait. Et au contraire ! Si l’on ne prend pas ses précautions, espacer les tétées risque plutôt de faire baisser la production.

Comment expliquer ce phénomène ? Tout simplement parce que la production lactée dépend de la loi de l’offre et de la demande. Plus votre bébé tète, plus il « vide » les seins de sa mère. Ces derniers envoient alors des signaux subtils à l’hypothalamus pour lui indiquer qu’il faut produire plus de lait, car le bébé réclame.

Et il existe par ailleurs de grandes variations entre la sensation d’avoir les seins vides et la réalité : il arrive que l’on pense ne pas avoir beaucoup de lait (voire, pas du tout tant les seins sont souples), alors qu’en réalité, ce n’est pas le cas. C’est d’autant plus vrai lorsque l’allaitement continue dans le temps : les seins deviennent plus souples même quand ils sont pleins.

Le niveau de stress de la mère

Le stress prolongé a un effet délétère sur l’ensemble de notre organisme, et ce phénomène n’épargne pas la lactation.

Qu’est-ce que le stress ?
Il s’agit d’un état de tension physique et mentale, provoqué par une hormone appelée adrénaline.

Si le stress en soi n’est pas mauvais, l’état chronique de stress l’est bel et bien. En effet, le corps humain et l’ensemble de ses organes ne sont pas faits pour supporter une telle tension. Cela occasionne de multiples douleurs, raideurs, blocages… Au niveau des muscles et des os, mais le stress influe également sur toute la partie hormonale : la dopamine et l’ocytocine ne peuvent pas être produites lorsqu’est libérée l’adrénaline. Or, ce sont les hormone clés dans notre rapport au bonheur, à l’amour et aussi à… Notre production lactée !

Une maman stressée aura donc tendance à voir sa lactation baisser significativement, voire à se stopper immédiatement ou presque dans les cas extrêmes de chocs émotionnels (ex. temps de guerre, etc). A l’inverse, une maman détendue et sereine aura généralement une bien meilleure production de lait.

Conclusion sur cette idée reçue #3

Tous ces développements remettent en question le mythe selon lequel les femmes n’auraient d’emblée pas assez de lait, sans tenir compte des facteurs extérieurs jouant un rôle sur la lactation.

Par ricochet, il est également mis fin au mythe selon lequel toutes les mères devraient être des fontaines de lait inépuisables.

Dans certains cas, des compléments peuvent être nécessaires, et cela ne devrait en aucun cas être interprété comme un échec maternel. Bien au contraire, cela nous évoque une réalité pragmatique de répondre aux besoins de l’enfant de manière adaptative et considérant le bien-être de l’enfant.

Si vous souhaitez en savoir plus sur comment identifier que la tétée est efficace et que votre bébé boit suffisamment de lait, allez voir mon article à ce sujet.

Découvrez sans tarder la suite de cet article (Partie 2) sur les principaux mythes et idées reçues liées à l’allaitement ! 😊

👉​ Et aussi toutes mes vidéos dédiées à l’allaitement sur ma chaîne Youtube : Origami Mama – Playlist Allaitement – YouTube

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Commentaires

à

Merci pour votre article qui déconstruit certains mythes sur l’allaitement. Étant maman allaitante aussi, je constate effectivement que plusieurs facteurs rentrent en jeu dans la production de lait.



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